Aucun support n’est infaillible ! Cependant certains permettent plus facilement la récupération des données en cas de perte. Actuellement les SSD ont un bel avenir et commencent petit à petit à remplacer les disques durs dans certains ordinateurs portables, mais qu’en est-il de la fiabilité et de la récupération sur ce type de support ?
Fiabilité des SSD
Les mémoires flash NAND peuvent supporter un nombre limité d’opérations d’écriture, selon les fabricants entre 150 et 1200 cycles d’écriture avant expiration de la garantie. Cependant certaines conditions d’utilisation et certains types de charge peuvent porter les disques SSD bien plus loin que leur endurance déclarée.
Pourtant certains utilisateurs voient leurs disques SSD échouer pendant la période de garantie après 20 ou 30 réécritures… Mais si vous remplacez votre ordinateur tous les 3 ans, comme le font la plupart des utilisateurs, vous n’avez probablement pas à vous soucier de savoir si votre disque SSD durera aussi longtemps que votre ordinateur.
Les disques SSD sont conçus pour supporter plusieurs écrasements de sa capacité totale. Les fabricants garantissent leurs lecteurs pour des centaines voire des milliers de remplacements complets. Le paramètre TBE (Total Bytes Written) augmente à chaque génération. Pourtant, plusieurs disques SSD échouent considérablement plus tôt que prévu. Nous avons constaté que les disques SSD échouaient avec jusqu’à 99% de leur durée de vie nominale restante, avec des attributs SMART propres.
Les disques SSD remappent activement les adresses des blocs logiques, en pointant la même adresse logique vers diverses cellules NAND physiques afin de niveler l’usure et d’augmenter les vitesses d’écriture. Malheureusement, dans la plupart des lecteurs SSD, L’emplacement physique de la zone système doit rester constant. Il ne peut pas être remappé ; le nivellement d’usure ne s’applique pas à certains modules de la zone système. Cela signifie à son tour qu’un flux constant d’opérations d’écriture individuelles, chacune modifiant le contenu de la table de traduction, écrira encore et encore dans les mêmes cellules NAND physiques. C’est précisément la raison pour laquelle nous ne sommes pas totalement convaincus par les tests d’endurance tels que ceux effectués par 3DNews. Ces tests reposent sur l’écriture d’un flux de données sur le lecteur SSD selon un flux constant, ce qui charge le lecteur SSD de manière irréaliste. De l’autre côté du spectre se trouvent les utilisateurs dont les disques SSD sont exposés à de petites opérations d’écriture fréquentes (parfois plusieurs centaines d’opérations par seconde). Dans ce mode, très peu de données sont réellement écrites sur le lecteur SSD. Cependant, les zones système sont fortement sollicitées et constamment écrasées.
De tels scénarios d’utilisation entraîneront une usure prématurée de la zone système sans aucune indication significative dans les paramètres SMART. En conséquence, un disque SSD en parfaite santé avec 98 à 99% de la durée de vie restante peut soudainement disparaître du système. À ce stade, le contrôleur SSD ne peut pas effectuer avec succès les corrections ECC des informations essentielles stockées dans la zone système. Le disque SSD disparaît du BIOS de l’ordinateur ou apparaît sous la forme d’un support vide / non initialisé / non formaté.
Si le lecteur SSD n’apparaît pas dans le BIOS de l’ordinateur, cela signifie peut-être que son contrôleur est dans une boucle d’amorçage. En interne, le processus cyclique suivant se produit. Le contrôleur tente de charger le microcode à partir de puces NAND dans la RAM ; une erreur se produit ; le contrôleur relance ; une erreur se produit ; etc.
Toutefois, les erreurs les plus fréquentes dans le module de traduction mappent les blocs physiques aux adresses logiques. Si cette erreur se produit, le disque SSD sera reconnu comme un périphérique dans le BIOS de l’ordinateur. Cependant, l’utilisateur ne pourra pas accéder aux informations. Le disque SSD apparaîtra comme un média non initialisé (brut) ou annoncera une capacité de stockage beaucoup plus petite (par exemple, 2 Mo au lieu de la capacité réelle de 960 Go). À ce stade, il est impossible de récupérer des données à l’aide des méthodes disponibles à la maison.
Outre ces problèmes d’usure, nous avons constaté également :
- des pannes liées à des composants en court-circuit (ex. Liquide sur le PC, mauvais branchement, surtension électrique etc.)
- des composants défectueux (oxydations, mauvaises soudures, décollement de composants BGA)
- des séries avec des mémoires défectueux ou firmwares mal conçus, comme visiblement des SSD Intel 256Go issus de PC Lenovo
Signes d’échecs des SSD
Comme le disque SSD ne possède aucune pièce mobile, il n’y a aucun avertissement sonore d’un risque SSD qui arrive en fin de vie, mais en étant attentif il y a possibilité de déceler quelques indicateurs.
- Erreurs impliquant des blocs défectueux. Généralement l’ordinateur tente de lire ou d’enregistrer un fichier, mais en prenant un temps inhabituellement long et aboutissant à un échec, le système finit par abandonner avec un message d’erreur.
- Les fichiers ne peuvent ni être lus ni écrits.
- Le système de fichier doit être réparé ; obtenir un message d’erreur sur votre écran peut se produire simplement parce que l’ordinateur n’a pas été éteint correctement mais cela peut être le signe d’un SSD développant des blocs défectueux.
- Le lecteur devient en lecture seule. Votre lecteur peut refuser d’écrire plus de données sur le disque et ne peut lire que des données.
Le cas des PC Lenovo T460
Nous avons reçu ce début d’année plusieurs cas de PC Lenovo T460 avec SSD Intel suite à la déficience du SSD les utilisateurs avaient perdu l’accès à leurs PC.
Cas concernés :
- SSD Intel 2″5 SATA 256Go SSDSC2KF256H6L (Intel SSD Pro 5400s Series) issus de PC Lenovo T460 et T470
- SSD Intel M.2 256Go SSDSCKKF256H6L issus de PC Lenovo Yoga 260
- Dans une moindre mesure chez DELL :
- SSD Intel 2″5 SATA 256Go SSDSC2KF256H6 (Intel SSD Pro 5400s Series) issus de PC Dell Inspiron 5567
- SSD Intel M.2 256Go SSDSCKKF256H issus de PC Dell Latitude 7470
Dans la majorité des cas, nous sommes parvenus à obtenir des très bons résultats de récupération.
Cependant, nous avons aussi essuyé des échecs sur des mémoires totalement corrompues et chiffrée par le contrôleur. Dans ce cas de figure, pas de facturation.
Ces cas nous permettent de rappeler que les SSD, comme l’ensemble des systèmes de stockage, peuvent subir une perte de données en raison d’une panne logique ou électronique. Recoveo est spécialisé dans la récupération de données tous types de supports !
Récupération de données sur SSD
La principale différence entre le disque dur traditionnel et le disque SSD est que ce dernier ne contient pas de pièces mobiles pour le stockage de données. Les pannes sont donc exclusivement logiques ou électroniques.
Même si elle ne nécessite pas de la salle blanche, la récupération de données sur un SSD nécessite de procéder au dessoudage des composants Flash puis de retrouver ensuite l’ordre d’entrelacement des 8 ou 16 puces, ce qui est bien tout aussi coûteux car très complexe !
De plus la récupération de données sur SSD est souvent le dernier souci des constructeurs et parfois il n’existe aucune solution pour décrypter l’accès aux données.
Enfin, si vous utilisez un SSD et un système d’exploitation supportant le TRIM, il faudra également être particulièrement attentif à la sauvegarde de vos données : en cas d’effacement accidentel de fichiers, car le fait d’avoir envoyé la commande TRIM les rend définitivement irrécupérables.
N’hésitez pas à nous contacter en cas de problème de récupération de données sur un SSD.